Il y a des jours comme ça, on ne sait pas pourquoi mais tout va de travers !

Je ne suis pourtant pas superstitieuse mais comme déjà le matin je n'avais pas réussi à trouver une place libre dans les deux parkings de la gare de Rennes, j'aurais dû penser que la journée ne serait pas banale. 

A l'entrée de l'un comme de l'autre, de grosses lettres rouges lumineuses formant le mot COMPLET me fixaient à chaque fois de manière provocante. J'ai donc dû voyant l'heure tourner me garer illico presto dans une rue adjacente sur une place de parking où la durée de stationnement était bien sûr strictement limitée à 2h36 maximum. Je savais alors que j'allais en fin de journée me retrouver avec une contravention - cela fait toujours plaisir - sur le pare-brise. 

Donc, entre rater le train et payer une amende ... j'ai préféré monter dans le train pour Paris ...

Il faut dire que je tenais à aller à Paris ce jour-là parce que c'était le deuxième jour des 4èmes Rencontres du e-learning et de la formation mixte organisées et animées par Michel Diaz qui avait eu la gentillesse de m'inviter (et il a pris des risques!). Je devais en effet intervenir sur un sujet qui me tient à coeur: le Web 2.0 en formation dont je vous livre ici la présentation:

La journée aurait pu être parfaite, je me retrouvais dans un grand hôtel, rue de Rivoli, des organisateurs très accueillants, l'occasion aussi pour moi d'échanger avec certaines connaissances de la blogosphère. Les participants étaient détendus, tous acquis à la cause du elearning ... mais pas forcément à celle du 2.0 en tout cas pas tout le monde, comme me le fit remarquer d'une manière cinglante un des participants après mon exposé.

Un silence pesant a parcouru l'assemblée à l'écoute de son intervention glaciale et alors qu'on se tenait pourtant dans une salle surchauffée - pour cause de climatisation en panne -  j'ai senti comme un glaçon me glisser dans le dos, un flou artistique se constituer autour du possesseur du micro avant qu'il ne clame haut et fort ... - pour ne vous donner que la version édulcorée - qu'il trouvait la présentation totalement décevante et - pour résumer - qu'il était inepte et dangereux de ma part d'annoncer que les outils du Web 2.0 étaient facilement intégrables dans des systèmes de formation existants .... 

La formulation de la remarque étant telle qu'au lieu de le questionner en retour sur ses certitudes, je me suis entendue lui répondre bien gentiment ... que je cherchais simplement à présenter avant tout l'usage pédagogique de ces nouveaux outils. 

Cette sortie a quelque peu altéré l'atmosphère conviviale de fin de journée qui avait été pourtant des plus intéressantes grâce aux présentations de projets d'entreprise innovants comme par exemple celui de Starbank the Game présenté par Annette Philippaux (BNP Paribas).

Heureusement d'autres interventions et prises de parole dans la salle ont montré que certaines entreprises commençaient à tester le potentiel du Web 2.0 et n'attendraient pas d'avoir une solution clé en main pour de se lancer dans cette aventure. Je n'ai sans doute pas assez insister non plus sur le fait que contrairement au elearning, l'entrée du Web 2.0 en formation n'allait pas se faire par les technologies mais bien par l'utilisation qu'en feront les utilisateurs et les prescripteurs comme me rassureront par la suite les points de vue de Pierre Prével (Crédit Agricole SA) et d'Eric de Dreuzy (Air France KLM), mes associés de table ronde .

18h00: Fin du séminaire. Je retrouve un peu d'air frais sur le trottoir devant l'hôtel. La lumière du jour et la vue du jardin des Tuileries parviennent à estomper peu à peu le brouillard de mes pensées. 

Le temps pour moi de me diriger vers la gare Montparnasse et de repartir vers la Bretagne. Happée par le métro; la foule et les bruits de la vie parisienne automatiquement me replongent sans nostalgie quelques années en arrière. 

Je m'installe dans le train de 19h35 en partance pour Rennes.

19h36. 19h40. Le train ne bouge pas.

19h45: Une annonce nous fait savoir que le train est bloqué en gare à cause d'un "accident de personne" au Mans. A l'intérieur du train, les portables s'activent: un "accident de personne" pour les habitués du train, c'est au minimum deux heures de retard ! Confirmation de la SNCF trois quarts d'heure plus tard.

A 21 heures, on quitte enfin la gare Montparnasse avec une vitesse de croisière au ralenti pour un terminus à Rennes à 23h15 ! Fin du voyage !

Ma voiture à quelques pas de la gare n'a pas bougé, la contravention (11 Euros, un moindre mal) m'attendait et lorsque vers minuit j'ai refermé la porte de la maison dernière moi, je me suis dit ... non... je ne me suis rien dit du tout ... j'ai caressé le chat qui venait se frotter contre moi et j'ai éteint la lumière.